Les chercheurs réaffirment l'importance de l'ombrage dans la cacaoculture
Dans
la ceinture cacaoyère d'Afrique de l'Ouest, de la Sierra Leone au Sud
du Cameroun, la vulnérabilité du cacaoyer aux températures excessives
durant la saison sèche va devenir, d'ici 2050, aussi forte que sa
vulnérabilité au manque d'eau, soulignent des chercheurs du Centre
international de l'agriculture tropicale (CIAT) basé au Nicaragua et de
l'Institut international pour l'Agriculture tropicale (IITA) en Ouganda.
L'étude intitulée "Vulnerability to climate change of cocoa in West Africa : Patterns, opportunities and limits to adaptation", publiée en mars dans Science of the Total Environment, souligne
que, contrairement à la tendance actuelle de réduire l'ombrage afin
d'accroître les rendements, il faut au contraire réduire la
vulnérabilité des cacaoyers en optant systématiquement pour des
stratégies adaptées comme l'ombrage. L'équipe de chercheurs sous la
houlette de Göth Schroth réaffirme ainsi une méthode ancestrale, remise
en cause seulement récemment.
Mais, soulignent-ils, toutes les
zones cacaoyères ne sont pas identiques. Les plus vulnérables sont les
zones de transition forêt-savane au Nigeria et à l'Est de la Côte
d'Ivoire, et les moins vulnérables les zones Sud du Cameroun, Ghana,
Côte d'Ivoire et Liberia. "Cette différenciation spatiale en terme
de vulnérabilité climatique peut conduire à des changements de zones de
production au sein de la région, avec pour opportunité de compenser
partiellement les pertes et les gains, mais aussi le risque d'une
extension des superficies conduisant à de nouvelles déforestations."
En
conclusion, le chercheurs préconisent qu'outre l'introduction plus
poussée d'arbres à ombrage, les stratégies d'adaptation du cacao en
Afrique de l'Ouest doivent se décliner à différents niveaux : lors des
processus de sélection des cacaoyers, il s'agit de prendre autant en
considération la résistance aux températures élevées qu'à la sécheresse
et aux maladies ; l'introduction plus poussée d'arbres à ombrage; la
mise en œuvre de politiques d'intensification de la cacaoculture dans
les zones propices ; la création de nouvelles plantations dans les zoens
déjà déforestées.
Pays: Afrique de l'Ouest
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